Vidéo de la causerie disponible ici => https://youtu.be/Oy28cJTICSQ
A l'heure de la 6° extinction des espèces, le capitalocène étend son emprise
sur l'ensemble des êtres vivants sur la planète.
En partant de l'ouvrage "Champs de Bataille, l'histoire
enfouie du remembrement" de Inès Léraud déjà autrice en
2019 de Algues vertes, l’histoire interdite
et autour de "Raviver les braises du vivant, un
front commun" du philosophe Baptiste Morizot , nous
évoquerons de façon très concrète l'impact de l'homme sur
son environnement, et des manières d'envisager une
"réparation" des dégâts engendrés.
Le remembrement fut un regroupement de parcelles agricoles
qui entraîna la disparition des talus, murs, pierres sèches,
haies, mares, arbres, chemins. Ce faisant, l'Etat redessina
le foncier agricole, réorganisa la propriété des terres
agricoles au sortir de la 2nd guerre mondiale, en France.
C'est l'Etat français de Vichy qui fit le lit de
l'agriculture extractiviste, intensive et productiviste avec
de lourdes conséquences sur les paysages et les paysans.
Dans les régions de bocage, la résistance s'organisa alors
contre le remembrement, entrainant des formes inédites de
répression.
Le remembrement a laissé des traces sur l'ensemble du
vivant, causant la diminution du biome (ensemble d'écosystèmes),
allié de l'agriculture.
Aujourd’hui des réflexions sont en cours pour "réparer" les
dégâts causés par une certaine forme d'activité humaine. Des
actions concrètes sont également menées pour "redessiner"
les paysages en vue de raviver la biodiversité pour une
agriculture plus soutenable.
Le remembrement s'inscrit dans la pensée occidentale
classique, dans laquelle depuis l'époque judéo-chrétienne et
a fortiori depuis la révolution française, le rapport de
l'humanité à son écosystème fut celui de la domestication et
la domination au nom de la civilisation et du progrès. Les
projets politiques du 19° et 20 ° siècles s'inscrivent pour
la plupart dans cette filiation.
Il est maintenant évident que le prédateur ultime du vivant
est aussi celui qui est en capacité politique de décider et
de mettre en oeuvre des mesures de vie en commun de
l'ensemble des espèces vivantes.
Si l'exploitation des ressources naturelles en vue
d'engendrer des profits au bénéfice d'une partie infime de
l'humanité est la cause des problèmes environnementaux
actuels et à venir, alors la survie du plus grand nombre
d'êtres humains passe nécessairement par l'annihilation du
capitalisme.
Nous discuterons donc naturellement du renouvellement d'une
pensée et d'une action anarchiste visant à inclure la
question du rapport de l'humain à l'ensemble du vivant.