vendredi 28 avril 2023

Premier Mai libertaire à rennes: Contre l’Etat et le Patronat, les casseroles ne suffiront pas !

 

La promulgation le 14 Avril en urgence de la loi de réforme des retraites par un Macron au bord de la crise de nerf est le nouveau symptôme d’un pouvoir isolé et rabougri autour de l’homme fort du régime, protégé jour et nuit par 80 militaires, 500 CRS et un groupe électrogène. Le secrétaire CFDT, Laurent Berger avait pourtant appelé son ami à temporiser. Il semblerait bien que l’Etat lui ai donc ouvertement craché son mépris à la gueule, comme à celles des autres « partenaires sociaux » dont le pouvoir affiche ouvertement qu’il n’en a –désormais- plus absolument besoin pour accompagner les reculs sociaux qu’il entend mener à bien.

« Le temps viendra où notre silence sera plus puissant que les voix que vous étranglez aujourd’hui »

Ce sont les mots d’August Spies, pendu en 1886 avec 3 autres de ses camarades accusés d’avoir commis un attentat en réalité exécuté par la police pour justifier la répression par balle d’un meeting anarchiste à Chicago. Le 1er Mai 1886, 340.000 grévistes paralysèrent 12000 usines des USA pour obtenir la journée de travail de 8h. La Police pour rétablir l’Ordre bourgeois assassina et emprisonna les grévistes. En 1889, le congrès de l’Internationale Socialiste décida alors de la date du 1er Mai comme journée de lutte internationale des travailleurs.

En ce 1er Mai, nous faisons nôtre la déclaration d’un des martyrs de Chicago Adolphe Fischer « En fait d'organisation politique, les anarchistes demandent l'abolition du pouvoir politique; nous dénions à une seule classe le droit de régner sur une autre classe. Nous pensons qu'il ne peut y avoir de liberté aussi longtemps qu'un homme se trouve sous la domination d'un autre, aussi longtemps que quelqu'un peut soumettre son semblable, sous quelque forme que ce soit, et aussi longtemps que les moyens d'existence sont monopolisés par certaines classes ou certains individus. Quant à l'organisation économique de la société, nous sommes partisans de la forme communiste ou méthode coopérative de production. »

 

On le voit, les violences policières ne datent pas d’hier. Elles sont l’outil systématique de l’Etat contre le mouvement social.

 

Le roi est nu, et la lutte de classes une réalité que nul ne peut ignorer.

En 1886 aux USA comme en 2023 en France, les travailleurs ne peuvent pas faire l’économie d’une mobilisation sur le terrain économique. Seule une grève générale permettra de faire plier le Patronat.

L’ennemi n’est pas Macron. Macron n’est qu’un pantin millionnaire aux ordres des multi-milliardaires. L’ennemi c’est la grande bourgeoisie française et internationale, à laquelle Macron et ces homologues chefs d’Etat étrangers donnent un cadre légal permettant de normer l’exploitation capitaliste.

Bien sûr la question du retrait de la réforme des retraites a été dépassée maintenant par le sujet plus global de la légitimité politique, la représentation démocratique et la justice sociale.

Mais nous savons aussi qu’une casserole ne dit rien du projet politique de ceux qui l’actionnent : elles sont utilisées par exemple en 1961 par les pieds-noirs partisans de l’Algérie française, puis au Chili par les femmes de la bourgeoisie protestant contre les pénuries alimentaires sous Allende.

 

Nous questionnons les tentatives de la Gauche de récupérer le mouvement de contestation à l’instar de François Ruffin ou d’ATTAC qui appellent aux casserolades.

Ce sont les anciens briscards du Parti Socialiste et de l’UMP qui font aujourd’hui la politique de Macron et nous savons bien que d’autres politicards aspirent à prendre leur place de manager du merdier capitaliste.

Dans ce cadre, reprendre à son compte le slogan #MacronDémission, c’est finalement continuer à entretenir l’illusion qu’un autre Président de la République pourrait faire mieux, alors que le chef d’un Etat ne fait que ce que ces donneurs d’ordre, les propriétaires des moyens de production, l’y autorisent voire l’y contraignent.

 

Oser – vraiment- lutter, Oser vaincre !

Bien sûr les anarchistes participent aux casserolades avec le peuple en colère. Pas pour changer de maître, mais bien pour porter et amplifier la contestation sociale.

Mais si Macron démissionnait aujourd’hui -au vu des prégnances des idées racistes dans la société, à Mayotte comme dans l’Hexagone- c’est le RN qui glanerait les fruits politiques de cet échec de l’extrême-centre bourgeois néo-barbarisé. Alors si nous ne voulons pas que nos luttes soient condamnées, et nos syndicats interdits par un gouvernement, quelqu’il soit, il est urgent de renforcer les structures de lutte, nos syndicats, pour porter dans les entreprises, le discours et les actes de la rebellion sociale, par la grève et les actions de sabotage massives et décidées démocratiquement.

Nous voulons que le peuple s’émancipe par lui-même et pour lui-même. La domination revêt différentes formes.

Son expression politique, c’est le système délégataire de chèque en blanc anti-démocratique. Son expression économique et sociale, c’est l’exploitation salariale au profit de ceux qui possèdent les moyens de production. Aujourd’hui la 2nd commande à la 1ère Pour décider, il faut donc exproprier les patrons. Les anarchistes, depuis le 19° siècle, portent la revendication de grève générale expropriatrice et autogestionnaire, qui, seule, donnera réellement le pouvoir aux travailleurs, sans Etat ni Patron.

 

 

 

 

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